La chambre de votre enfant, vous l’avez voulu conviviale pour qu’il s’y sente bien.
Inspirés par les émissions de décoration et les catalogues, vous lui avez construit un parfait espace de jeux et de nuit. Vous ouvrez régulièrement la fenêtre, vous diffusez des huiles essentielles pour favoriser l’endormissement. En somme, vous vous persuadez que la qualité de l’air est bonne. Un vrai petit nid douillet pour l’être qui est le plus cher à vos yeux !
Détrompez-vous, selon le ministère de l’Environnement, la concentration de la pollution à l’intérieur de votre logement peut atteindre un niveau jusqu’à 15 fois plus élevé qu’à l’extérieur. Pour la santé de votre enfant, préserver la bonne qualité de l’air dans sa chambre est une nécessité absolue.
Sommaire
À quoi reconnaît-on une bonne qualité de l’air ?
Un air de qualité est un air sans substances toxiques. Or, notre intérieur en est truffé ! La pollution intérieure existe sous différentes formes :
- les composés organiques volatils (COV) présents dans les colles, les vernis, les peintures et les produits ménagers, mais également dans les parfums et les désodorisants ;
- les allergènes produits par l’humidité (moisissures, spores), par les plantes et par les animaux domestiques ;
- les particules en suspension telles que la poussière, le pollen et l’amiante ;
- la fumée de tabac qui imprègne durablement les tissus, les revêtements de sols et de murs ;
- le monoxyde de carbone, etc.
Une humidité excessive couplée à une température trop élevée accélère la prolifération des bactéries et des acariens. Ces derniers vivent dans les poussières, dans votre literie, dans vos tapis ou encore dans votre moquette.
Pourquoi les enfants sont-ils plus sensibles à la qualité de l’air ?
Pour découvrir le monde, les enfants en bas âge utilisent leurs mains et leur bouche. Les bébés rampent pendant que les plus âgés jouent, assis ou allongés sur le sol. Malheureusement, c’est aussi là que s’emmagasinent les polluants les plus lourds et les plus nocifs.
En raison de leur petite taille et leur organisme, nos enfants avalent de 2 à 3 fois plus d’air que les adultes. De plus, comme ils bougent beaucoup, ils ont besoin de respirer une plus grande quantité d’oxygène. C’est ainsi, que des particules fines puissent être ingérées et causer des dommages à leur poumon ou à leur cerveau. Il est à noter que le système rénal et immunitaire des plus petits ne devient totalement opérationnel qu’en grandissant.
Quelles sont les conséquences d’une mauvaise qualité de l’air ?
Les symptômes peuvent être très différents d’une personne à l’autre. Des maux de tête, des picotements, des otites, des allergies ou même de l’eczéma peuvent apparaître. Une exposition plus prolongée peut provoquer de la toux d’irritation et de l’asthme. Certaines substances chimiques peuvent être cancérogènes. Des chercheurs ont prouvé qu’une trop forte exposition à ces émanations invisibles de produits chimiques peut perturber le système endocrinien. Les effets néfastes ne se détectent pas facilement. Ils peuvent se traduire par des troubles de l’apprentissage et par un déficit de l’attention. Parfois, c’est plus grave encore !
Les bons gestes pour améliorer la qualité de l’air dans la chambre de votre enfant ?
La meilleure façon d’assainir une maison est d’éviter de la polluer. Logique, me direz-vous ? Et pourtant, c’est la seule solution qui soit efficace. Cette pollution intérieure est créée par nos usages, à nous de les faire évoluer.
Les bonnes pratiques :
- anticiper les travaux de décoration et de peinture, au moins 2 mois avant sa naissance pour un bébé ;
- choisir une peinture à l’eau « spécial enfant », sans formaldéhydes ni solvants ;
- préférer un mobilier de seconde main, dit de « récup » ;
- poser un parquet à clipser plutôt qu’une moquette ou un linoléum ;
- acheter un matelas et des draps 100 % bio (pas de synthétique) ;
- n’utilisez que des produits naturels, du type savon noir, vinaigre blanc, bicarbonate de soude, etc. ;
- renouveler fréquemment l’air en aérant la pièce plusieurs fois par jour ;
- interdire à vos animaux domestiques d’accéder aux chambres.
Comment contrôler la qualité de l’air ?
Pour purifier efficacement l’air intérieur, différentes solutions existent :
- Installer un système de ventilation de type VMC (Ventilation mécanique contrôlée).
- Faire appel à un conseiller médical en environnement intérieur (CMEI). Celui-ci effectuera tous les tests nécessaires et vous apportera des solutions d’amélioration. Cette prestation coûte de 400 à 600 €.
- Faire les prélèvements vous-même grâce à un kit spécial prévu à cet effet. Un laboratoire vous fournira les résultats détaillés. Comptez de 50 à 200 € pour ce service.
- Équipez la chambre de votre enfant d’un objet connecté qui détecte la présence de polluants et vous avertira en cas de dépassement (consultable depuis votre téléphone portable). Le prix varie de 50 à 600 €.
- Utilisez un purificateur d’air qui aspire et filtre l’air pour le renvoyer plus sain dans la pièce. Les premiers prix commencent à 50 € et peuvent monter à plus de 1 000 € pour les plus modèles les plus haut de gamme.